Secours d'urgence aux personnes, le Morbihan innove
Géolocalisation des victimes dès l’appel, bilans dématérialisés transmis au 15, envois de photos, convention avec une maison médicale... au Sdis 56, le secours d’urgence aux personnes (SUAP) innove.
En matière d’alerte, la géolocalisation des appels d’urgence GSM, développée avec le Sdis 83 depuis 2015, est en passe de connaître une nouvelle accélération. L’appelant n’aura plus besoin de valider un SMS pour être localisé : il le sera dès son appel et de façon transparente. «Nous travaillons avec Google, Apple et Android pour exploiter la technologie “Advanced Mobile Location” qui est fondée sur les coordonnées GPS. Nous ciblons une mise en service du dispositif cet automne», explique le capitaine Martin Deroide, du service Opérations.
Tablettes dans les VSAV et les VSR
Toujours au registre technologique, les bilans des victimes vont être dématérialisés et transmis à distance au 15, grâce à des tablettes connectées via une carte Sim. Elles sont reliées par Bluetooth aux appareils de diagnostic (multiparamétrique, électrocardiogramme, glucomètre, thermomètre). La liaison est ensuite réalisée par 4G ou 3G, ou basculée automatiquement vers Antares en l’absence de réseau. Toujours en expérimentation, ces tablettes seront déployées en 2020 dans les VSAV et les VSR. Ces derniers pourront disposer de cartographie et d’applications opérationnelles comme les fiches d’aide à la désincarcération, mais également réaliser et transmettre des photos. «C’est un gain de temps pour l’exploitation du bilan par le Samu avec une intégration de la fiche dans son logiciel de régulation, ce qui évite la saisie. Il y a aussi un intérêt de partage des données qui permettra au Sdis d’élaborer des statistiques plus précises de l’activité SUAP», explique le lieutenant-colonel Gildas Lopéré, chef d’état-major opérationnel. Pour les transports de victimes, une convention avec l’ARS expérimente certains transports de patients vers une maison médicale de santé à Ploërdut. Elle est dotée d’un équipement de radiologie et de télémédecine pour le diagnostic à distance. La démarche s’inscrit dans un projet de territoire qui s’annonce triplement gagnant : pour le patient, traité plus vite, pour les sapeurs-pompiers, dont la durée d’intervention est raccourcie, et pour le service d’urgence, qui est moins encombré.
Texte : Dominique Verlet
Photo : Sdis 56